Comment défiscaliser grâce au Groupements Forestiers d'Investissement (GFI) ?

Les GFI représentent une innovation majeure dans l'univers de l'investissement forestier. Ces sociétés civiles spécialisées permettent aux particuliers d'acquérir des parts de massifs forestiers sans avoir à gérer directement les parcelles. Avec des tickets d'entrée généralement accessibles dès 1.000 euros, les GFI démocratisent l'accès à cette classe d'actifs traditionnellement réservée aux grands patrimoines.

Contrairement aux Groupements Fonciers Forestiers (GFF) qui fonctionnent de manière plus restrictive, les GFI sont ouverts au grand public et supervisés par l'Autorité des Marchés Financiers (AMF). Cette réglementation stricte garantit une meilleure protection des investisseurs et une plus grande transparence.

Le rendement brut d'un GFI oscille généralement entre 1% et 3% par an, hors avantages fiscaux. Ces revenus proviennent de trois sources principales :

• L'exploitation forestière (coupe et vente de bois) ;
• Les loyers de chasse ;
• Les revenus de trésorerie.

Au-delà du rendement courant, les investisseurs peuvent également bénéficier de la potentielle valorisation du patrimoine forestier sur le long terme. L'évolution du prix des forêts présente l'avantage d'être faiblement corrélée aux marchés financiers traditionnels, offrant ainsi une véritable source de diversification.

Les GFI se distinguent par leurs nombreux atouts fiscaux :

1. Une réduction d'impôt sur le revenu de 18% du montant investi, plafonnée à 9.000 euros pour une personne seule et 18.000 euros pour un couple ;
2. Une exonération totale d'IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) sous condition de détention minoritaire ;
3. Un abattement de 75% sur les droits de succession et de donation via le dispositif Monichon.

La combinaison de ces avantages fiscaux est unique dans l’univers de l’épargne française.

L'investissement en GFI s'inscrit parfaitement dans une démarche d'investissement socialement responsable (ISR). Les sociétés de gestion sont tenues d'assurer une gestion durable des massifs forestiers (respect des 6 critères d’Helsinki concernant en particulier la santé et la vitalité des écosystèmes et l’amélioration de la diversité biologique), contribuant ainsi à la préservation de la biodiversité et à la lutte contre le changement climatique.

Malgré ses attraits, l'achat de parts de GFI comporte certains risques qu'il convient de prendre en compte avant toute décision d’investissement :

• Une durée de blocage minimale de 5 ans pour bénéficier des avantages fiscaux ;
• Une liquidité limitée sur le marché secondaire ;
• Une exposition aux aléas naturels (tempêtes, incendies) ; 
• L'absence de garantie en capital ;
• Les frais de gestion et de souscription à étudier au cas par cas.

Les sociétés de gestion de GFI jouent un rôle crucial dans la performance du placement. Elles doivent :

• Respecter un ratio d'investissement minimal de 80% en actifs forestiers ;
• Mettre en place un Plan Simple de Gestion agréé : documentation imposant aux propriétaires forestiers de planifier la gestion de leur forêt par le biais d’objectifs économiques, patrimoniaux ou encore environnementaux, en tenant compte du potentiel des parcelles et des contraintes réglementaires applicables) ;
• Souscrire des assurances contre les risques naturels ;
• Produire des rapports réguliers sur la gestion du fonds.

Les GFI constituent une solution innovante pour investir dans la forêt, combinant accessibilité, professionnalisme et avantages fiscaux. Ce placement s'adresse particulièrement aux investisseurs recherchant une diversification patrimoniale sur le long terme, tout en contribuant à la préservation du patrimoine forestier.

Néanmoins, il est essentiel de comprendre les contraintes inhérentes à ce type de placement et de calibrer son investissement par rapport à sa situation patrimoniale personnelle. À ce titre, l’assistance d’un conseiller en gestion de patrimoine semble incontournable pour maîtriser l’ensemble du processus d’investissement.