Les SCPI continuent à collecter (mais beaucoup moins) au deuxième trimestre
Les bulletins d’information semestriels des sociétés de gestion ont quasiment tous été publiés entre fin juillet et mi-août et ils étaient très attendus car ils donnent des informations détaillées sur le comportement des SCPI sur cette période, et en particulier sur le 2ème trimestre qui a été marqué par le confinement et le lent redémarrage de l’économie à partir du 11 mai. Les chiffres de collectes seront particulièrement scrutés par les observateurs car ils reflètent l’attrait renouvelé des épargnants vis-à-vis de ce placement historiquement très résilient.
En attendant les chiffres officiels qui seront publiés fin août par l’IEIF et l’ASPIM, on peut d’ores et déjà dresser un premier bilan de la collecte des SCPI sur cette période marquée par la crise sanitaire du Covid-19. Sans surprise, le 2ème trimestre 2020 s’affiche en net retrait par rapport à un premier trimestre qui avait été porté par les deux premiers mois de l’année à un niveau record : pas moins de 2,56 milliards € de collecte nette ont en effet été enregistrés par les SCPI au cours du 1er trimestre 2020 selon le bilan officiel publié par l’ASPIM au mois de mai, soit le meilleur premier trimestre de l’histoire de la pierre-papier. Par contraste, les chiffres de collecte du 2nd trimestre seront bien entendu en net retrait.
Pour s’en convaincre, il suffit d’observer la tendance sur les plus gros véhicules du marché. En se limitant aux dix premiers véhicules de la place, qui représentent quasiment la moitié de la capitalisation du marché, on observe une tendance générale à une forte baisse de la collecte, mais une situation qui reste positive avec des retraits très limités. Sur les 10 premières SCPI qui cumulent une capitalisation de 29 milliards € à fin 2019, une seule enregistre une légère décollecte au 2nd trimestre 2020: la SCPI Elysées Pierre (-11 millions € de collecte nette au T2 2020 contre + 69 millions € au T1), mais tous les retraits compensés ont été satisfaits sur cette SCPI avec aucune part en attente de cession. Sur une autre SCPI ayant très fortement collecté au 1er trimestre comme Accimmo Pierre de BNP Paribas REIM (254 millions € de collecte nette au T1 2020, soit 10% du marché), le second trimestre voit la collecte nette divisée par presque 9 à 28,4 millions €. Chez Amundi Immobilier qui gère 2 SCPI à plus de 3 milliards € de capitalisation –Edissimmo et Rivoli Avenir Patrimoine-, on explique sans donner de ventilation précise que l’essentiel de la collecte du 1er semestre (154 millions € sur Edissimmo et 166 millions € sur Rivoli Avenir Patrimoine) s’est faite au 1er trimestre. Chez Sofidy, le vaisseau amiral Immorente qui capitalise 3,3 milliards € à fin 2019 a vu sa collecte nette baisser de 78% entre le 1er et le 2ème trimestre. Primonial de son côté s’en sort très honorablement, en particulier sur la SCPI de bureaux Primopierre dont la collecte nette ne diminue que de 25% entre T1 et T2 2020. A noter : les SCPI de santé ou « sociétales » comme Pierval Santé (Euryale) sont en moyenne relativement moins touchées par le phénomène de baisse de la collecte que les SCPI de bureaux.
Pour les trimestres à venir, la normalisation potentielle de la situation sanitaire devrait à terme permettre un retour des épargnants sur la pierre papier compte tenu d’un taux de rendement qui restera proche des 4% en 2020. Dans un univers de taux négatifs et avec une forte volatilité des marchés boursiers, difficile de trouver mieux…