Les investisseurs institutionnels auront alloué un volume record d’investissements sur l’immobilier résidentiel en 2020 d’après Cushman &Wakefield
En 2020, ce sont environ 5 milliards € qui auront été engagés par les investisseurs institutionnels sur l’immobilier résidentiel en France, d’après la société de conseil en immobilier Cushman & Wakefield. C’est un score assez spectaculaire si on le compare au volume relevé entre 2011 et 2015, qui se limitait à environ 1 milliard € par an. L’année 2020 s’inscrit en réalité dans le prolongement d’un essor très important de ce marché auprès des institutionnels depuis quelques années, la barre des 2 milliards € investis ayant été franchie en 2016, et celle des 4 milliards € en 2019. La crise sanitaire a en effet conforté la résilience de ce segment immobilier, beaucoup moins touché par le retournement de cycle que l’immobilier tertiaire.
L’année 2020 aura pourtant démarré sur un 1er semestre relativement calme, avec au global 1 milliard € investis sur le résidentiel par les institutionnels, un chiffre en net retrait par rapport au S1 2019 qui affichait 1,3 milliard € de volume d’investissements. Le confinement de printemps y était certainement pour quelque chose, et un rattrapage mécanique s’est effectué au cours du second semestre 2020 avec deux belles opérations de CDC Habitat pour environ 2 milliards € -7.450 logements neufs acquis auprès de Nexity pour un montant de 1,2 milliard € et 3.500 lots négociés auprès d’Altarea Cogedim pour 825 millions €- et la création d’une foncière de développement par le spécialiste du logement intermédiaire In’li en partenariat avec Axa IM pour un objectif de 20.000 logements neufs en Ile-de-France sur 10 ans.
En parallèle du logement traditionnel, il est à noter depuis 2019 un intérêt important des institutionnels pour l’investissement en résidences services (étudiantes, seniors et coliving), qui représentent environ un tiers des volumes engagés au 1er semestre 2020 sur le résidentiel. Sur l’ensemble de l’année dernière, entre 800 et 900 millions € auront été alloués à cette typologie d’immobilier résidentiel selon Cushman & Wakefield.
Au-delà d’un statut de valeur refuge en période de crise sanitaire, les investisseurs sont aussi sensibles à la performance globale du segment immobilier résidentiel depuis plusieurs années, constituée pour une part significative par l’appréciation des valeurs métriques. A partir de 2016, on a en effet assisté à un phénomène de rattrapage de la performance des actifs résidentiels par rapport à la moyenne des actifs tertiaires, avec en particulier une performance globale de 7,1% en 2018 (meilleure performance depuis 2011) et de 9% en 2019.
« La classe d’actifs résidentiels a déjà prouvé sa résilience au travers des différentes crises précédentes et la crise économique liée à l’épidémie de Covid-19 ne fait pas exception, explique Chrystèle Villotte, Head of Residential & Healthcare, Capital Markets, chez Cushman & Wakefield France. Véritable refuge doté de performances long terme, le résidentiel apparaît comme une classe d’actifs défensive par excellence, une vertu très recherchée par les investisseurs à l’heure actuelle. Je suis donc raisonnablement confiante sur la poursuite de la bonne dynamique que nous observons quant aux volumes d’investissements, d’autant que de nouveaux venus sont annoncés, à l’image des grands fonds d’investissement que sont PGIM, BlackRock ou encore Edmond de Rothschild. »