SCPI : hausse de 6% de la collecte au 1er trimestre 2021
L’ASPIM vient de publier son bilan trimestriel du marché de la pierre papier (SCPI et OPCI grand public) et les chiffres confirment une nette reprise du marché par rapport à l’essentiel de l’année 2020. En termes de collecte, avec 1,68 milliard € de capitaux investis -nets de retraits- par les épargnants en SCPI, le 1er trimestre 2021 se situe 6,1% au-dessus du précédent trimestre (T4 2020), mais surtout 66% au-dessus du 3ème trimestre 2020 et 91% au-dessus du 2nd trimestre 2020, période qui a coïncidé avec le paroxysme de la pandémie de Covid-19 en France. Au 31 mars 2021, la capitalisation des SCPI atteint ainsi 72,8 milliards € (+2% par rapport à fin 2020). Du côté des performances, l’ASPIM préfère ne pas communiquer sur les dividendes trimestriels qui semblent très dispersés, les prix des SCPI étant quant à eux stables sur les véhicules à capital variable, et en baisse de 2% en moyenne sur les produits à capital fixe.
La collecte sur les SCPI a repris un rythme de croisière en ce début d’année 2021, certes loin des records de la fin de l’année 2019 (2,39 milliards € au T4 2019) et du début de l’année 2020 (2,56 milliards € au T1 2020), mais largement au-dessus de la moyenne décennale. Le Covid-19 semble donc ne plus avoir d’impact significatif sur la collecte des SCPI depuis la fin du 3ème trimestre 2020, les épargnants ayant pu constater la résilience de ces véhicules immobiliers au cours de la première vague épidémique du printemps 2020, qui a parallèlement emporté les marchés financiers dans une correction très sévère. Dans le détail, ce sont toujours les SCPI de bureaux qui sont majoritairement plébiscitées par les épargnants avec une collecte nette de 639 millions € au T1 2021, suivies de près par les SCPI dites « spécialisées » (491 millions €), dont les principales représentantes sont liées au domaine de la santé, très en vogue actuellement. Les SCPI diversifiées tirent également leur épingle du jeu avec 448 millions collectés, le résidentiel ayant un positionnement plus marginal dans l’univers des SCPI (63 millions collectés), alors que les SCPI de commerces ferment sans surprise la marche avec une collecte nette réduite à 35 millions €, cette typologie d’immobilier étant l’une des plus touchées par la crise actuelle.
Pour investir cette collecte au 1er trimestre 2021, les SCPI ont réalisé 1,5 milliard € d’acquisitions sur les marchés immobiliers (contre 2,45 milliards € au T4 2020). La grande majorité des opérations concerne le segment des bureaux (80% des investissements en volume), suivi par le secteur de la santé et de l’éducation (9%), les actifs de commerces (7%), la logistique et les locaux d’activité (2%), et le résidentiel (2%). La part des investissements réalisés à l’étranger (21% au T1 2021) est sensiblement redescendue par rapport à 2020 (40% sur l’année entière), avec toujours une part importante dédiée à l’immobilier allemand (7% soit 1/3 des investissements hors frontières nationales). Par effet de vases communicants, les investissements en immobilier domestique ont fortement progressé à 79% (dont 61% en Île-de-France et 18% en régions). Les SCPI ont également procédé à des arbitrages à hauteur de 180 millions € sur ce trimestre, un montant sensiblement plus faible qu’au trimestre précédent (431 millions € au T4 2020), mais plus proche de ce qui a pu être observé au T1 2020 (234 millions €).
Concernant le marché secondaire, les échanges se sont établis à 313 millions € au 1er trimestre 2021 (-21% par rapport à T4 2020), soit un taux de rotation de 0,43% de la capitalisation du marché. Ce taux est très proche de celui de T1 2020 (0,41%), qui correspondait essentiellement à une période pré-Covid. Le taux de parts en attente de cession au 31 mars 2021 est de 0,16%, soit un niveau inférieur à celui de fin 2019 (0,21%), signe que le marché secondaire des SCPI ne connaît pas de tension sur sa liquidité.
En termes de performances, les évolutions des acomptes sur dividendes versés au 1er trimestre ont été très hétérogènes selon l’ASPIM, ce qui ne permet pas une comparaison pertinente par rapport au 1er trimestre 2020. Mais l’association professionnelle anticipe néanmoins une « stabilité des niveaux de distribution en 2021, les perspectives de performances restant sujettes à l’évolution de la situation sanitaire et à la reprise de l’activité des locataires après la levée des différentes restrictions en Europe. » Les prix de parts des SCPI ont quant à eux subi une baisse moyenne de 0,18% au T1 2021 d’après l’indice EDHEC IEIF Immobilier d’Entreprise France. L’ASPIM observe pour sa part un recul de 2% des prix moyens de confrontation sur les SCPI à capital fixe (marché secondaire avec carnets d’ordres). En revanche, les SCPI à capital variable, qui représentent la majorité des SCPI du marché, connaissent une stabilité des prix de parts sur cette période.