Des investissements en immobilier logistique très soutenus en 2020 d’après Arthur Loyd
Le directeur général associé d’Arthur Loyd Logistique, Didier Terrier, a accordé à la fin de l’année dernière un entretien au magazine spécialisé Business Immo pour donner les grandes tendances du marché de l’immobilier logistique, tirant un premier bilan post-confinement du printemps, au moment où le pays connaissait un second confinement moins strict en fin d’année. Sans surprise, cette classe d’actifs profite de la crise actuelle et confirme son attrait auprès des investisseurs internationaux en 2020.
Selon Arthur Loyd Logistique, ce sont environ 2,3 milliards € qui ont été investis en France dans l’immobilier logistique sur les trois premiers trimestres de 2020, c'est-à-dire quasiment le même volume que sur la période équivalente de 2019. Selon Didier Terrier, deux facteurs expliquent cet engouement des investisseurs pour cette catégorie d’immobilier : « d’une part, la filière n’a pas cessé son activité pendant le premier confinement, contrairement à d’autres, ce qui a confirmé une volonté d’acquérir cette typologie d’actifs. D’autre part, la crise liée à la pandémie de Covid-19 a renforcé les habitudes d’achats en ligne des Français. Cette augmentation de commandes par internet a boosté le e-commerce et a favorisé de nouveaux besoins de surface. »
Sur l’année 2020 complète, les investissements en immobilier logistique atteignent 3,4 milliards € selon Arthur Loyd Logistique, soit une baisse de 27 % par rapport à 2019. Et ce sont les investisseurs étrangers qui ont été les plus présents l’année dernière, contrairement à 2019 où les acheteurs domestiques avaient la main. « Le recul des sommes engagées ne s’explique pourtant pas par un retrait volontaire des investisseurs sur ce marché, mais bien par un arrêt contraint des arbitrages, confinement oblige, au printemps 2020. Ainsi la dernière année écoulée a-t-elle-même constitué la deuxième meilleure performance jamais vue pour cette typologie d’actif » précise Nicolas Chomette, directeur Investissement chez Arthur Loyd Logistique.
Pour résumer, ce que le commerce physique a perdu en attractivité et en volume d’activité, le e-commerce et les entrepôts logistiques qui vont avec l’ont gagné : un véritable système de vases communicants donc, à un moment où la taille du gâteau a tendance à sérieusement se réduire puisque n’oublions pas que le PIB s’est affiché en recul de 8,3% l’année dernière… un tel volume d’investissements semble donc dans ce contexte tout à fait honorable.
Le ralentissement du marché -notable sur la fin de l’année- avait été anticipé par Didier Terrier dès le début du 4ème trimestre : « suite aux récentes mesures de reconfinement prises par le gouvernement, cette dynamique sur le marché de l’immobilier logistique français risque de se ralentir, la concrétisation des transactions en cours étant affectée par ce contexte. » Mais les perspectives à plus long terme de cette typologie d’immobilier restent malgré tout très prometteuses, comme le souligne Didier Terrier : « L’intérêt que portent les investisseurs pour le marché français est croissant, témoin de la baisse continue des taux de capitalisation et synonyme d’un marché très courtisé. D’autre part, s’il y a aujourd’hui un nombre insuffisant de produits à vendre, cela peut être compensé par une tendance forte du moment : les opérations de sale and lease back qui se développent et boostent le marché en général. Si le marché de l’investissement en logistique fonctionne, c’est bien parce que le marché des utilisateurs continue de se développer et que, malgré la crise sanitaire, cette activité reste la plus résiliente. Le réseau logistique français n’a pas fini de se densifier puisque l’on note de nouveaux entrants sur ce marché ainsi que de nouveaux investisseurs intéressés par cette classe d’actifs. »