BNP Paribas Real Estate livre son analyse des résultats Immostat au T1 2022
Le consortium Immostat, composé des principaux experts immobiliers de la place (BNP Paribas Real Estate, CBRE, JLL et Cushman & Wakefield), vient de publier les chiffres clés de l’immobilier tertiaire en France pour le 1er trimestre 2022. BNP Paribas Real Estate décrypte les grandes tendances que l’on peut observer sur l’investissement et la demande placée auprès des utilisateurs.
Marché locatif en immobilier de bureau francilien : une demande placée en hausse de 40% sur un an
« La demande placée de bureaux en Île-de-France atteint 503 900 m² sur les trois premiers mois de l’année 2022, en hausse de 40% sur un an. Cette hausse concerne l’ensemble des segments de marché. Le marché des grandes surfaces (plus de 5 000 m²) se caractérise par un bon début d’année, totalisant 174 000 m² pour 15 transactions. A noter, parmi les transactions significatives, la prise à bail par Enedis de 26 000 m² de bureaux dans le futur immeuble Altiplano à La Défense. De son côté, le créneau des petites et moyennes surfaces (moins de 5 000 m²) affiche également une belle dynamique avec 329 000 m², en hausse de +38% sur un an » résume Éric Siesse, Directeur Général Adjoint en charge du pôle Bureaux Location Île-de-France de BNP Paribas Real Estate Transaction France.
La parenthèse Covid semble bel et bien se refermer sur l’immobilier de bureaux francilien, premier marché d’Europe continentale. Mais cette dynamique générale masque de fortes disparités intra-régionales. Le Quartier Central des Affaires (QCA) de Paris est ainsi celui qui enregistre la plus forte hausse en un an (+60%). D’après les chiffres d’Immostat, Paris intra-muros totalise 42% de la demande placée francilienne au 1er trimestre 2022 avec un volume de 122 000 m². Lorsque l’on s’éloigne du centre de la capitale, la situation devient plus contrastée : le quartier d’affaires de La Défense et les secteurs de la 1ère couronne parisienne enregistrent de bons scores avec respectivement une hausse de 112% à 67 000 m² pour La Défense et +71% à 69 000 m² pour le reste de la petite couronne. Plus à l’ouest, ce que l’on nomme le Croissant Ouest (Rueil, Nanterre, Colombes, Gennevilliers…) affiche une hausse plus modérée de 12% en étant freiné par une présence minimale des transactions au-delà de 5 000 m² sur la période.
« Le taux de vacance immédiat des bureaux en Île-de-France se stabilise autour de 7,4% à la fin du 1er trimestre 2022, avec néanmoins un retour de tensions sur les marchés les plus recherchés », analyse Eric Siesse. « A titre d’exemple, le taux de vacance dans Paris QCA a diminué de 110 pdb sur les six derniers mois pour atteindre 3% aujourd’hui. Au final, s’il est encore prématuré de faire des prévisions sur les volumes placés de fin d’année, nous observons d’ores et déjà une confirmation des concrétisations de projets immobiliers chez les utilisateurs de bureaux franciliens », estime-t-il.
Focus particulier sur l’immobilier logistique : une très forte dynamique qui se confirme sur le locatif
Alors que les dernières années étaient déjà exceptionnelles pour le marché des actifs immobiliers logistiques, le premier trimestre 2022 connaît une envolée supplémentaire de la demande des utilisateurs : +24% par rapport à T1 2021 à 963 000 m², ventilés sur 48 transactions de plus de 5 000 m² au niveau national.
« Cette performance, supérieure avec la moyenne décennale, est soutenue par l’activité conjuguée des logisticiens et des chargeurs. Même si l’instabilité de la situation géopolitique et ses conséquences sur le prix des matières premières pourraient pénaliser le marché à court terme, nous restons résolument confiants car la demande d’entrepôts restera forte, portée par la croissance continue du e-commerce qui a démontré toute la pertinence de son business model sur ces derniers mois ainsi que par la refonte de l’organisation logistique chez encore beaucoup de chargeurs », explique René Jeannenot, Directeur du pôle Industriel de BNP Paribas Real Estate Transaction France.
Investissement en immobilier tertiaire français: un volume significatif au T1 2022
Après une année 2021 marquée par la pandémie, « les volumes investis en immobilier d’entreprise en France démarrent l’année avec un volume de 5,3 milliards d’euros au 1er trimestre 2022. Cette performance générale (+2% sur un an) et en ligne avec la moyenne 10 ans masque de grandes différences par typologies d’actifs » selon BNP Paribas Real Estate.
« Si les bureaux restent les plus plébiscités avec près de 2,5 milliards d’euros investis depuis le début de l’année, le ralentissement des volumes se confirme (-32% sur un an). A l’inverse, le commerce confirme son rebond initié fin 2021 pour afficher un volume de 1,3 milliard d’euros engagé à date. Les services connaissent également une hausse significative (+71% sur un an) pour un total de 404 millions d’euros engagés. Enfin, le segment Logistique/Locaux d’activité continue de bénéficier de bons fondamentaux de marché pour afficher un volume de près d’1 milliard d’euros d’engagement » déclare Olivier Ambrosiali, Directeur Général Adjoint, en charge du pôle Vente et Investissement de BNP Paribas Real Estate Transaction France.
Les taux de rendement « prime » sont restés inchangés sur le 1er trimestre 2022 : ils s’affichent à 3,2 % pour l’immobilier de commerce, 3 % pour les actifs de logistique urbaine, et 2,70 % pour les bureaux. « Au cours des prochaines semaines, si la confirmation du rebond sur les marchés locatifs pourrait permettre une bonne activité du marché de l’investissement, les nombreuses incertitudes sur les marchés financiers devront être écartées pour valider cette hypothèse » pense Olivier Ambrosiali.