Aller au contenu principal
Primaliance

Une trentaine de SCPI ont battu l’inflation en 2022

L’année 2022 aura été marquée par une combinaison d’événements très défavorables pour l’épargnant : alors que le retour d’une inflation élevée (5,2% selon l’INSEE) a inexorablement dévalorisé l’épargne placée sur les livrets bancaires ou les fonds euros d’assurance vie, dont la rémunération a dans la plupart des cas plafonné en-dessous de 1,5%, les marchés financiers à risque ont tous connu une évolution très défavorable : -9,5% pour le CAC40 par exemple, et entre -14% et -18% pour les principaux indices obligataires représentant le marché des obligations d’entreprises privées ou celui des obligations souveraines. Il a ainsi été objectivement impossible de battre l’inflation avec des placements financiers sécuritaires ou diversifiés en 2022. Mais quid de l’immobilier ?

Sur l’épargne financière, le best performer après fiscalité de 2022 est… le livret A !

Si l’on fait les comptes en intégrant au résultat final l’impact fiscal, c’est en réalité le livret A qui aura été le meilleur véhicule d’épargne financière en 2022. Mais pas de quoi pavoiser non plus, car sa rémunération -qui a démarré l’année 2022 à 0,5%- a été revalorisée à 1% le 1er février, puis 2% le 1er août. 32 jours à 0,5%, 181 jours à 1%, 152 jours à 2%, cela fait au global une rémunération de 1,37% sur l’année 2022, ce qui représente pratiquement 4 fois moins que l’inflation. Sur les fonds euros d’assurance vie, ce n’est guère mieux puisque les experts s’attendent à des rémunérations qui oscillent entre 1,6% et 2% avant prélèvements sociaux et fiscaux. En retranchant la fiscalité (17,2% de prélèvements sociaux, et 7,5% de taux forfaitaire d’impôt dans le cas le plus favorable hors abattement), on retombe « à epsilon près » sur le rendement du livret A, avec moins de liquidité et des frais d’entrée. On ne parlera pas des placements en fonds actions ou obligataires qui ont quasiment tous affiché des performances fortement négatives, fait rarissime dans l’histoire financière récente. 2022 a donc été sans conteste « l’annus horribilis » pour les placements financiers.

L’immobilier collectif : un placement qui a pu approcher voire battre l’inflation en 2022

L’immobilier, par contraste avec les principaux marchés financiers, a connu une remarquable stabilité l’année dernière. Les loyers perçus ont retrouvé leurs niveaux pré-pandémiques et les valorisations ont été relativement peu sensibles à la hausse des taux d’intérêt sur certains secteurs comme le résidentiel, la santé ou les commerces de périphérie. D’autres secteurs, qui avaient connu des baisses de rendement fortes pendant la période des taux zéros, ont commencé à connaître une certaine décompression de leurs rendements, mais somme toute très mesurée par rapport à l’envolée qui a été observée sur les taux d’intérêt (+300 points de base environ sur l’OAT 10 ans). BNP Paribas Real Estate estime ainsi que les taux de rendement des bureaux « prime » parisiens n’ont progressé que de 30 points de base entre le 4ème trimestre 2021 et le 4ème trimestre 2022, soit 10 fois moins que la hausse des taux longs français. Cette faible correction des rendements exigés par les investisseurs est bien sûr à mettre sur le compte de la dynamique des loyers qui profitent de l’effet d’indexation. BNP Paribas Real Estate estime ainsi que la hausse des loyers « prime » a été de 8% sur le secteur « Central Paris » entre fin 2021 et fin 2022.

Sur les fonds immobiliers non cotés comme les SCPI, diversifiés sur de nombreux secteurs géographiques et couvrant l’ensemble des typologies d’immobilier, les conséquences de cette bonne résilience des marchés immobiliers sont assez spectaculaires puisqu’on a observé -à l’inverse de ce qui aurait pu être anticipé- un grand nombre de hausses de prix de parts : 25 véhicules ont revalorisé de 2,5% en moyenne l’année dernière, les autres fonds ayant connu une stabilité de leurs valorisations. D’autre part, en termes de rendement distribué, même si la moyenne des SCPI devrait tourner autour de 4,50% en 2022 selon l’ASPIM, ce qui approche le niveau d’inflation mais reste tout de même légèrement inférieur, un certain nombre de véhicules dépassent largement ce niveau moyen avec notamment 8 SCPI ouvertes aux souscriptions qui finissent l’année au-dessus de 6% de taux de distribution, et une bonne trentaine qui atteignent le « point mort de l’inflation » de 5,20%. En complément, parmi les SCPI ayant revalorisé en 2022, la plupart extériorisent une performance globale (revalorisation + distribution) au-delà de 5,20%. Les associés de ces SCPI rejoignent donc également le club des heureux épargnants ayant « battu l’inflation » en 2022.

Publie le 15 février 2023
5 mins de lecture
Partager l'article :

L’actualité des SCPI & de l’épargne immobilière