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Primaliance

Des opportunités d’investissement en immobilier résidentiel pour 2023 selon AEW

Le gestionnaire d’actifs immobiliers AEW a récemment produit une étude sur les évolutions actuelles de l’immobilier résidentiel, et comment la hausse des taux d’intérêt et le durcissement des réglementations environnementales vont probablement impacter ce marché en 2023. Loin des idées reçues, AEW voit se matérialiser des opportunités d’investissement dans les mois qui viennent, avec une plus grande polarisation entre les différents actifs en fonction de leur localisation géographique et de leur qualité environnementale.

Un secteur défensif marqué par un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande

Selon AEW, « l’immobilier résidentiel devrait demeurer attractif pour les investisseurs du fait de son caractère défensif et de la protection qu’il offre contre l’inflation de par la croissance des revenus locatifs. »

La crise du Covid-19 a été la dernière en date à illustrer la dimension de la valeur refuge de l’immobilier résidentiel, ce segment de l’immobilier ayant été parmi les moins touchés au moment de la pandémie, certains actifs situés dans des zones périurbaines ou rurales ayant même gagné en attractivité.

On sait qu’il existe depuis de nombreuses années un déséquilibre important entre l’offre et la demande de logements, qui produit un véritable effet « plancher » sur les prix, en particulier dans les zones tendues. C’est par exemple ce qui a permis d’amortir la baisse des prix au moment de la grande crise financière de 2008-2009.

Le déséquilibre du marché devrait s’accentuer en raison des nouvelles normes environnementales

Selon la dernière étude d’AEW, le déséquilibre devrait encore s’accentuer en Europe dans les prochaines années sur l’immobilier résidentiel, sous le double impact de la hausse des taux d’intérêt et du renforcement des réglementations environnementales.

En effet, l’augmentation du niveau des taux des crédits immobiliers a tendance à exclure certains acheteurs du marché (primo-accédants, et plus généralement les dossiers les plus proches des limites bancaires en termes de taux d’endettement). Ces acheteurs potentiels ne pouvant finaliser leurs projets d’acquisition se reportent mécaniquement sur le marché locatif.

Or, ce dernier a tendance à se contracter sous l’effet des réglementations concernant les DPE (Diagnostics de Performance Energétique) qui excluent progressivement du parc immobilier locatif les passoires thermiques (DPE F et G). Cette nouvelle donne devrait nettement favoriser les biens les mieux isolés (DPE A et B), dont les valorisations et les loyers devraient comparativement progresser, créant de la « valeur verte ».

La pénurie d’actifs de qualité est d’autre part renforcée par l’augmentation des coûts de construction et de financement qui réduit les marges des promoteurs et ralentit la production d’une offre neuve dans les zones les plus tendues.

De belles opportunités d’investissement en 2023 et 2024

AEW estime qu’il y aura, au cours de cette année et de la suivante, de réelles opportunités d’investissement dans le secteur résidentiel, à condition d’être sélectif sur les actifs, tout en intégrant dans son scénario une détente des rendements immobiliers se prolongeant dans les mois à venir.

« Si nous prévoyons une nouvelle augmentation des taux de rendement pour les actifs résidentiels à court terme, la tendance à long terme reste très favorable à la poursuite de la croissance des loyers et des prix, avec une nouvelle compression des taux attendue dès 2024. La combinaison d’une hausse des taux d’intérêt des crédits à l’habitat soutenant le marché locatif, du retour dans les villes post-Covid et de la croissance du nombre de ménages continuera à exercer une pression sur l’offre déjà limitée. Nous nous attendons à ce que cette pénurie de logements locatifs qui perdure soit renforcée à court terme, à mesure que les normes en matière de DPE deviennent effectives et sont prises en compte par les locataires et les investisseurs. Ces réglementations entraînent déjà des primes vertes pour les logements les plus efficaces d’un point de vue énergétique », analyse Irène Fossé, directrice recherche & stratégie d’AEW.

Sans surprise, en lien avec le déséquilibre du marché, les actifs résidentiels européens devraient bénéficier selon AEW d’une forte progression des loyers sur les cinq prochaines années. « Nos dernières prévisions pour la croissance des loyers résidentiels 2023-2027 s’établissent à environ 3 % par an, en ligne avec la logistique, mais plus élevée que pour les bureaux et le commerce. Les plafonnements de loyer ou d’indexation récemment introduits pour protéger les locataires contre l’inflation devraient être temporaires et ne pas entraver la croissance à long terme des loyers », estime ainsi le gestionnaire immobilier.

« L’écart entre l’offre et la demande de biens résidentiels, ainsi que la croissance des loyers en Europe devraient soutenir la demande des investisseurs pour le secteur résidentiel, nonobstant les taux d’intérêt plus élevés », estime Hans Vrensen, responsable recherche & stratégie d’AEW.

« Le caractère défensif de ce secteur a également un rôle positif à jouer dans un portefeuille immobilier diversifié de par la protection qu’il offre contre l’inflation. En outre, des opportunités d’acquisition à des prix attractifs devraient se présenter en 2023 et 2024. Cela s’explique par un certain nombre de facteurs, notamment la nécessité de certaines foncières cotées résidentielles – dont les niveaux d’endettement sont supérieurs à la moyenne – de rééquilibrer leur bilan, les bailleurs sous-capitalisés qui ne sont pas en mesure d’investir dans le verdissement de leur portefeuille, ainsi que les taux d’intérêt plus élevés qui empêchent certains investisseurs de se refinancer. »

Publie le 24 avril 2023
5 mins de lecture
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