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Primaliance

Comment défiscaliser grâce au PER ?

Depuis sa création en 2019, le Plan d'Épargne Retraite (PER) s'est progressivement illustré comme un outil incontournable pour la préparation de sa retraite, offrant des avantages fiscaux attractifs tout au long de son cycle de vie. Alors que de nombreux épargnants se posent légitimement la question de la pérennité du système de retraite par répartition, le besoin de se constituer progressivement sa propre retraite complémentaire par le biais de son épargne s’est aujourd’hui imposé dans l’inconscient collectif.

Décryptons ensemble les mécanismes du PER avec sa fiscalité particulière et ses implications pour les épargnants.

Une fiscalité modulable à l'entrée

L'un des atouts majeurs du PER réside dans la flexibilité de son traitement fiscal lors des versements. En effet, l'épargnant dispose d'une option fondamentale : déduire ou non ses versements de son revenu imposable. Cette déductibilité – plafonnée à 10% des revenus professionnels de l'année précédente – peut représenter un levier d'optimisation fiscale considérable, particulièrement pour les contribuables fortement imposés.

Exemple : Pour un versement de 5.000 euros, l'économie d'impôt peut ainsi varier significativement selon la tranche marginale d'imposition (TMI) : de 550 euros pour un taux de 11% jusqu'à 2 250 euros pour une TMI à 45%. Cette modulation permet d'adapter sa stratégie fiscale à sa situation personnelle.
 

Un système de report avantageux

La fiscalité du PER intègre un mécanisme de report particulièrement intéressant : les plafonds de déduction non utilisés peuvent être reportés sur les trois années suivantes. Cette disposition offre une souplesse appréciable dans la gestion de son épargne retraite, permettant d'optimiser sa stratégie fiscale sur plusieurs années.

Les couples mariés ou pacsés bénéficient d'un avantage supplémentaire en pouvant mutualiser leurs plafonds de déduction.

Avertissement : Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque client et est susceptible d'être modifié ultérieurement.

Une sortie à anticiper

La contrepartie de ces avantages se manifeste au moment de la sortie du plan. À ce moment-là, deux options s'offrent à l'épargnant : la sortie en capital ou en rente viagère.

Dans le cas d'une sortie en capital, la fiscalité varie selon le choix initial de déduction :

  • Pour les versements déduits : le capital est soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu ;
  • Pour les versements non déduits : seules les plus-values sont imposées au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30%.

La sortie en rente, quant à elle, est traitée fiscalement comme une pension de retraite lorsque l’on a déduit les versements de son revenu imposable à l’entrée, avec un abattement de 10% et une imposition au barème progressif. Les prélèvements sociaux s'appliquent également, selon un barème dégressif en fonction de l'âge du bénéficiaire au premier versement de la rente viagère.

En revanche, lorsque l’on a renoncé à la déduction des versements à l’origine, la sortie en rente est soumise au régime fiscal des rentes viagères à titre onéreux avec une partie seulement de son montant soumis à l’impôt sur le revenu, entre 30% et 70% selon l’âge du crédirentier. Quant aux prélèvements sociaux au taux de 17,2%, ils ne s’appliquent qu’à la partie de la rente correspondant aux gains générés par les versements volontaires.

Optimiser sa stratégie

Pour tirer le meilleur parti de la fiscalité du PER, plusieurs éléments doivent être pris en compte :

  1. L'horizon de placement et l'âge de départ en retraite envisagé ;
  2. Le niveau d'imposition actuel et celui anticipé à la retraite ;
  3. La capacité à utiliser les plafonds de déduction disponibles ;
  4. La situation familiale et patrimoniale globale.

Une réflexion approfondie s'impose pour déterminer la pertinence de la déduction des versements, en tenant compte du taux d'imposition futur lors de la sortie. Un taux marginal d'imposition élevé en période d'activité peut justifier la déduction, à condition d'anticiper une pression fiscale moindre à la retraite.

En conclusion, si le PER constitue un outil fiscal attractif, sa mise en œuvre requiert une approche réfléchie et personnalisée. L'optimisation fiscale immédiate ne doit pas occulter l'objectif principal de préparation de la retraite à long terme. Un accompagnement par un professionnel de la gestion de patrimoine peut s'avérer précieux pour définir la stratégie la plus adaptée à chaque situation.

Avertissement : L'investissement en épargne retraite est un placement long terme. Il existe un risque de perte en capital pour la parti investie en unités de compte, et les rendements ne sont pas garantis. Les conditions de déblocage sont réglementairement limitées.

Publie le 24 octobre 2024
4 mins de lecture
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